theodcr

🎢 Le roller coaster ultime

Publié le 30 mai 2020

Mis Ă  jour le 5 juin 2020

Comme pour pas mal de monde, le printemps 2020 et sa situation exceptionnelle m’ont donné quelques envies d’escapade et d’aventure. J’ai lu des gros bouquins épiques comme Le Compte de Monte Cristo d’Alexandre Dumas ou Dune de Frank Herbert. J’ai aussi eu des moments régressifs : j’ai fait quelques parties de vieux jeux vidéos comme Quake et Sim City sur lesquels j’ai passé beaucoup trop de temps à l’époque. Et enfin je me suis ré-intéressé à un monde qui me passionnait quand j’étais ado, et que j’ai complètement laissé de côté ces 10 dernières années : celui des montagnes russes, ou roller coasters ou anglais. Et j’ai fait l’agréable découverte que ce monde avait changé, en grande partie grâce à un fabricant, Rocky Mountain Construction. D’abord outsider, il a réussi à s’imposer en créant ce qu’on peut aisément considérer comme le concept ultime de roller coaster.

Etre intéressé par les montagnes russes, c’est assez curieux. Ca commence étant enfant, ça se développe étant ado. Un mélange de fascination pour les grosses machines mécaniques, les rails, les sensations fortes, se laisser emporter par l’inarrêtable, la peur. J’ai toujours aimé ça, mais pour en profiter il faut une voiture et pas mal d’argent, ce que je n’avais pas quand j’avais 14 ans. Sans parler du fait que l’Europe est bien moins fournis que les Etats Unis, pays des sensations extrêmes par excellence. Bref, je ne compte pas m’étendre là dessus, donc plongeons plus sérieusement dans le sujet.

On distingue deux grands types de montagnes russes :

La situation actuelle est que de nombreux parcs d’attraction dans le monde possèdent au moins une montagne russe en bois relativement âgée car construite au début de la vie du parc, dans les années 80 ou 90. Avec le temps, l’expérience de l’attraction est de plus en plus brutale et de moins en moins agréable, malgré une maintenance toujours plus coûteuse. C’est là qu’arrive le point de cet article. La société américaine Rocky Mountain Construction (abrégé RMC) a été chargée de nombreuses rénovations de montagnes russes en bois dans les années 2000. Face à la situation, ils ont développé un concept qui a changé l’industrie : fabriquer des rails en acier en usine, et garder une structure en bois construite sur place. On parle alors de montagnes russes hybrides. Elles offrent des designs variés, une expérience fluide et une maintenance peu onéreuse, et un coût initial (et écologique) réduit. Et surtout : les parcs peuvent transformer leurs vieilles montagnes russes en bois qui n’attirent plus personne en de nouvelles bien plus excitantes, en gardant la structure en bois existante et en construisant un tout nouveau circuit en acier. C’est le cœur de marché de RMC.

Remarque : les années 2000 ont vu la construction d’énormes montagnes russes en acier, cette tendance s’est calmée dans les années 2010 au profit de la maintenance de l’existant, ou de la construction de plus petites attractions moins coûteuses et tout aussi efficaces auprès du grand public. Ceci explique aussi le concept de transformation de vieilles montagnes russes proposé par RMC.

La première montagne russe transformée par RMC a ouvert en 2011 à Six Flags Over Texas au USA. Le concept a alors surpris tout le monde. Je commençais à décrocher sérieusement de cet univers à ce moment là mais je me souviens m’être demandé d’où sortait ce truc : des gros rails rouges en acier posés sur une structure en bois, un parcours très novateur et varié avec chute quasi verticale, vrilles, et des virages penchés jamais vus auparavant. Bref, nous arrivons 9 ans plus tard en 2020 avec une jolie surprise : face au succès immédiat de son concept, RMC a répété cette manœuvre de transformation dans beaucoup de parcs (surtout américains), et a par la même occasion construit des montagnes russes parmi les plus appréciées du monde. En somme, pas cher, fiable et diablement efficace, RMC a réalisé le concept ultime de montagne russe.

Quand je dis “les plus appréciées du monde”, je vais bien sûr parler de Steel Vengeance, montagne russe construite par RMC à Cedar Point aux USA, qualifiée depuis son ouverture en 2018 comme la meilleure montagne du monde, tout simplement. Tous les éléments sont là :

Le roller coaster qui en résulte, Steel Vengeance (la vengeance de l’acier, tout est dit), est simplement le roller coaster ultime, un monstre de design, un accomplissement d’ingénierie. Il n’y a qu’à regarder les photos : son parcours ahurissant semble dessiné par un enfant qui imaginerait sa montagne russe la plus folle. Quand je regarde la vidéo du parcours, il y a un moment à la fin où je ne sais même plus dans quel sens est le train (pourtant j’en ai regardé des vidéos de ce genre, et d’habitude je comprends ce qu’il se passe) !

J’estime que RMC a conçu le type de roller coaster à la fois le plus excitant et le plus économique, et en profite pour réaliser des attractions parmi les plus réputées auprès des amateurs et du grand public. Steel Vengeance met tout le monde d’accord. Je n’irai sûrement jamais dessus, mais ça ne m’empêche d’être admiratif et rêveur devant cet accomplissement d’ingénierie de sensations !


Quelques ressources qui m’ont inspiré à écrire cet article (en anglais) :